Vous êtes ici : Accueil > Trait d'union > Histoire |
|
Les deux gares de Bienvillers samedi 10 mai 2003 |
DANS LA MEME RUBRIQUE :
|
Les deux gares de Bienvillers Pardon Madame, je cherche la gare de Bienvillers. Laquelle ? Comment, il y a plusieurs gares à Bienvillers ? Oui, deux ! Ce dialogue imaginaire a pu être entendu dans les rues de Bienvillers après la première guerre mondiale. Le dialogue est imaginaire mais pas les gares ! Cet article va d'ailleurs vous raconter cette histoire. La gare militaire de Bienvillers Durant les périodes de guerre, l'approvisionnement des combattants s'avère être une donnée capitale pour le succès. Un des moyens employés durant la première guerre fut la voie ferrée. Pour notre village qui a été défendu longtemps par les Britanniques, c'est bien entendu l'axe Doullens-Arras qui fut très utilisé. A partir de cette ligne qui existait avant la guerre, furent construits des voies militaires appelées voies étroites. Si une voie normale a une largeur comprise entre 1, 435 mètre minimum et 1,465 maximum, une voie militaire dite voie étroite a une largeur de 60 centimètres. A partir d'une gare de débarquement sur une voie normale, des voies militaires s'organisent et sont ponctuées de gare de parc et de gare de chevaux. Provenant de la voie Doullens-Arras, la voie militaire contourne Humbercamps par le Sud. Un embranchement part vers Pommier, l'autre vers Bienvillers. Celui-ci se termine juste à quelques dizaines de mètres de l'angle Nord-Est du cimetière communal. Voilà la première gare de Bienvillers localisée !
Construction d'une voie Les rails utilisées sont de type à patins, en acier, du poids de 9,5 kg par mètre et sont fixés sur 8 traverses par longueur de 5 mètres. Dans des conditions de pose normale, 4 à 5 kilomètres de voie peuvent être construits par jour. Ceux-ci sont réalisés sur les routes et chemins ou à travers champs. La vitesse normale des trains militaires est de 30 kilomètres à l'heures. Celle-ci peut être réduite à 15 voire à 10 kilomètres à l'heure si l'assiette de la voie est de qualité insuffisante (tassements, remblais médiocres…). Elle chute même à 3 à 4 kilomètres par heure à l'occasion du transport des pièces d'artillerie les plus lourdes. Suivant les périodes, les wagonnets pouvaient en effet être poussés par des hommes ou remorqués par des chevaux. Pour les charges les plus lourdes et suivant la qualité de la voie, des locomotives assuraient le service, le ravitaillement des combattants et en particulier l'approvisionnement en obus.
Source : G. Guimbal 1916 - La construction des voies ferrées militaires. La Science et la Vie, n° 27, 97-111. Et la seconde gare me dirait vous, mais cela c'est une autre histoire, et selon la formule consacrée la suite dans un prochain numéro ! Vous y découvrirez les destinations, les horaires et les tarifs. Les voyageurs pour Arras-Baudimont, en voiture !…
|